PARIS, 25 Sept (AFP) - Les Folies Bergère à Paris poursuivent leur entreprise de dépoussiérage du music-hall en accueillant "Nine", comédie musicale d'Arthur Kopit (texte et livret) et Maury Yeston (musique et paroles), dans une adaptation française d'Eric-Emmanuel Schmitt.

Après "Fous des Folies" d'Alfredo Arias (1993), "Les Années Twist" (1995), "Les Années Zazous" (1996) et "L'Arlésienne" la saison dernière, "Nine", une production lauréate en 1982 à Broadway du Tony Award du meilleur spectacle, (...) film-culte de Federico Fellini.

Elle raconte comment un metteur en scène quadragénaire, en proie à une dépression mâtinée de crise existentielle (Guido Contini, ici joué, chanté et dansé par Jérôme Pradon), en panne d'inspiration, tente désespérément de faire le tri dans ses idées.

Incarnant à merveille, avec chapeau et lunettes, le héros interprété à l'écran jadis par Marcello Mastroianni, Jérôme Pradon-Guido Contini affronte et subit "ses femmes" qui viennent se bousculer dans son imaginaire: sa maîtresse (Sophie Tellier), son actrice-fétiche (Lisbet Bongarçon), son épouse (Luisa Bailèche), sa productrice, une journaliste indiscrète...

Les thèmes de Fellini (la mère et la putain, le poids étouffant de l'Eglise et de la morale, l'enfance, l'amour, l'égoïsme de l'artiste prêt à tout sacrifier pour retrouver l'inspiration...) sont traités sur le mode de l'humour et de l'onirisme.

Dans un décor en noir et blanc aux lignes épurées et géométriques, renvoyant à l'esthétique du "Pop Art" des années 60, les héroïnes féminines (Pradon est le seul élément masculin de la troupe) dansent et virevoltent. Le tourbillons chorégraphique compose un monde délirant et étourdissant ou le héros s'égare, touchant et pathétique.